Bouquets Provinciaux

Les Bouquets Provinciaux, organisés principalement par les Compagnies d’Île-de-France et de Picardie, sont la « présentation officielle d’un échange de fleurs, entre deux Compagnies d’une même région ». Ces manifestations traditionnelles comprennent deux parties distinctes.

  • L’Offrande du Bouquet par la Compagnie qui fait don à une autre Compagnie et la Réception par cette dernière. Elles sont l’objet d’une cérémonie officielle, mais dans le cadre de la seule Ronde intéressée, qui peut avoir lieu dans l’année qui précède la parade, ou le matin même, selon le désir des organisateurs.
  • La présentation du Bouquet reçu et du Bouquet que la Compagnie réceptrice offrira ultérieurement est l’occasion d’une grande cérémonie traditionnelle ponctuée par une grande parade où tous les archers des Compagnies sont conviés à former un grand cortège derrière leurs drapeaux au travers des rues de la ville d’accueil qui est décorée par ses habitants en l’honneur de toutes les Compagnies d’archers. Une messe clôture cette parade.

La participation à cette manifestation ouvre le droit de participer au Championnat de France de tir Beursault. Cette journée est également l’occasion pour les archers de pratiquer le tir aux assiettes et, pour certaines Compagnies désignées au tirage au sort, de tirer une Partie de vin.

Dans les semaines qui suivent, les archers sont invités à participer aux tirs du Bouquet, c’est un Bouquet Ouvert. Parfois, pour des raisons de coût, seuls les archers de la Ronde étaient invités; dans ce cas, on parle de Bouquet Fermé.

Les tirs du Bouquet sont le Grand Prix, ou Prix du Bouquet, et le Prix général. Le Prix général a été supprimé dans les Bouquets Provinciaux à partir de 1972.

Le Bouquet Provincial est donc un maillon d’une chaîne sans fin, destinée à unir les Compagnies entre elles. Il concourt à rapprocher les archers pour des tirs d’émulation.

En 1775, un recueil de Saint-Quentin parle du Bouquet en ces termes:

Pour entretenir entre elles l’émulation et l’adresse, les Compagnies se sont associées pour rendre des Prix Généraux. Ces prix se rendent dans les villes qui sont choisies alternativement: la ville où les Compagnies conviennent de tirer devient dépositaire d’un gage d’armes qu’elle reçoit à la pluralité des voix. Ce gage d’armes s’appelle Bouquet. Il fixe et détermine le lieu où l’Assemblée prochaine doit se tenir et oblige ceux qui l’ont reçu de rendre le Prix dans un temps limité et de donner un nouveau gage d’armes pour le tirage suivant.

À partir du XIXème siècle, limités par les possibilités de déplacement à l’échelle des cantons, ces concours rassemblaient plus rarement les archers de toute une province. Lorsque la Ronde se limitait à un seul canton, au lieu d’un Bouquet, elle se contentait d’une Fleur: « La FLEUR CANTONALE ». Dans le même esprit, des concordats en Picardie établirent un roulement entre les villes pour la présentation des Bouquets Provinciaux.

Quant à donner une date précise sur l’origine de ces rassemblements, on ne peut le faire avec certitude. Il semble néanmoins que l’origine des Bouquets Provinciaux remonte au Moyen-Âge.